Lionel Vinche
Le quartier déménage
Exposition
du 30 janvier au 7 février 2010
et les 20 et 21 février 2010
samedi et dimanche
de 14 à 18h
ou sur rendez-vous
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2009 - 25 x 18 cm
Photo: Luc Schrobiltgen
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Poète, chantre en couleurs, le peintre
nous plonge sans avertissement dans un monde dont on ne
sort pas indemne.
Nous y découvrons les tableaux ponctués
de saynètes, histoires multiples nées de l'observation du
quotidien, tels des pages de bandes dessinées mais qui
n'obligent pas l'oeil à la linéarité. Notre sens de la vue
est en alerte. Malgré l'alignement des images, il est
autorisé à prendre la clé des champs. Notre regard prend
le chemin des écoliers. Il ressemble à un moineau, dans le
« jardin » du peintre, qui va de gauche, de droite, s'en
revient, s'en repart, volette, prend son envol pour se
poser un peu plus loin. Rien n'est figé, obligé. Les
chemins se font, se défont. Se tisse alors, à notre insu,
un réseau entrecroisé, tendu de part en part du tableau.
Tension savourée goutte à goutte. Dans chaque « case »
évolue tout un petit peuple où se croisent hommes, femmes,
sirènes, mariniers,... objets quotidiens baignés dans leur
milieu de vie : mer, plage, jardin, rue, ville,
village,... Une mythologie toute personnelle qui habite le
peintre autodidacte. Elle se construit de « célébrations
du quotidien » : observations météorologiques, calendrier
des heures, des jours, des mois, des années, environnement
sonore,... Dans cette promenade luxuriante, il arrive
souvent qu'au détour d'un sentier on y rencontre le « je »
qui se place comme acteur au milieu de son univers
poétique. Si on laisse le regard s'accrocher, le piège de
cette toile se referme et on s'y laisse engloutir avec
délectation. Bouffées d'émotions, de tendresse qui prend
le regardeur. Il lui semble communier avec le coeur de
l'artiste qui ne palpite jamais bien loin.
Il y a également les oeuvres qui
privilégient une « image ». Celles-ci donnent l'impression
qu'un détail des précédentes est grossi à la loupe tel un
zoom photographique. Des formes, des figures pas toujours
définies émergent.
Une constante est la présence de l'écriture allusive qui
ponctue l'oeuvre dessinée ou peinte mais ne la précède
jamais lui donnant équilibre et respiration. Qu'il utilise
la toile où il applique l'acrylique ou le bic rehaussé de
crayons de couleur pour y tracer d'un geste vif son sujet,
les préoccupations restent les mêmes. Infimes détails du
quotidien qui telles des bulles d'oxygène prisonnières de
la vase montent, montent doucement et éclatent à la
lumière du jour. Cette lumière, qui vient des profondeurs,
partout présente, éclaboussante même dans les oeuvres où
les couleurs sont réduites et répétitives repoussant ainsi
les limites du tracé.
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2009 - 25 x 18 cm
Photo: Luc Schrobiltgen
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De sa petite enfance passée sur le pont des bateaux que
manoeuvrait son père marinier, de ses voyages autour du
monde engagé deux ans par la Compagnie Maritime Belge, le
peintre a gardé les images, le roulis et le tangage.
Si les bateaux naviguent dans l'oeuvre de Lionel Vinche
depuis son plus jeune ‚ge, ceux-ci se sont parfois
éclipsés de son univers pictural, ils reviennent en armada
depuis quelques années. Traités en gros plan, qu'ils
soient baleiniers, remorqueurs, chalutiers, cargos,... tous
nous racontent un voyage et nous permettent d'embarquer
dans le sillage des rêves et souvenirs de l'artiste.
Né à Antoing en 1936, il commence à peindre en 1961 et
expose depuis 1963. Lionel Vinche a présenté son travail
dans de grands musées et nombreuses galeries belges dont
celle de Bernard Cats à Bruxelles avec laquelle il
travailla de 1987 à sa fermeture et qui lui consacra
plusieurs catalogues. Ses oeuvres ont également été
régulièrement accrochées hors de nos frontières : Italie,
Allemagne, Argentine, Luxembourg, Suisse, Pays-Bas, Congo,
France et présentées dans les foires d'art belges et
étrangères. Elles font partie de nombreuses collections
privées et publiques (Communauté Française, Province du
Hainaut,...)
Outre sa peinture, il réalisa des fresques murales, des
décors pour le thé‚tre, il s'adonna aussi à la gravure.
Insatiable, il aime aussi peindre sur des supports
inattendus : emballage, morceau de bois, boîte,
cerf-volant,... Sensible à la poésie, il l'a illustrée
pour ses amis André Balthazar, Eddy Devolder et pour des
éditeurs (La Pierre d'Alun, le Daily-Bull, et tout
récemment les Editions Esperluète...). Ses oeuvres ont,
elles aussi, tendu la main à la prose (Max Loreau,
Jean-Pierre Verheggen,...).
Chantal Bauwens
Glabais novembre 2009
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2008 - 25 x 18 cm
Photo: Luc Schrobiltgen
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2008 - 18 x 25 cm
Photo: Luc Schrobiltgen
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