entete Espace B

   

Espace B

Jean-Christophe Geluck

« Peinture »

 

 

 

 

Exposition

du 19 janvier au 3 février 2013

samedi et dimanche de 14h à 18h
ou sur rendez-vous

 


 
2012 - 32 x 24 cm
Photo: Jean-Christophe Geluck
 

Jean-Christophe Geluck né dans une famille amie des arts a très jeune pu développer son goût du dessin et de la peinture sous le regard bienveillant de parents sensibles et engagés.

D'après ses dires, l'artiste a toujours un crayon, un feutre à ses côtés et ce, où qu'il soit en dehors de son atelier. Cette impulsion créatrice est telle que même au volant de sa voiture, lors des attentes forcées, des « carnets de route » lui tiennent lieu de changement de vitesse ! Jean-Christophe Geluck a cette faculté de s'extraire du monde agité pour entrer à loisir dans son univers.

Il a pu tirer parti de ses talents en les investissant dans son métier de graphiste depuis près de 40 ans. Là, nous le percevons également en funambule des mots. Si beaucoup le connaissent et reconnaissent dans sa veine créatrice professionnelle de haut vol, peu imaginent son monde pictural. Discret, modeste, opiniâtre il n'a que très peu exposé lors de manifestation de groupes. Aujourd'hui, c'est donc à un événement privilégié qu'Espace B vous convie. Une première exposition personnelle après tant d'années de retraite silencieuse attise notre curiosité et « rend justice » à l'homme.

La peinture et le dessin sont sa face cachée, sa zone de lâcher-prise et d'abandon. Cette zone d'ombre secrète paraît peuplée d'un monde où la morphologie humaine ou animale transparaît toujours. Ces êtres nous sont suggérés sous l'emprise de torsions, enchevêtrées, livrées à des forces mouvantes obscures ou réduites à un membre pour seul élément identifiable. Si l'on identifie ici un buste, là un animal, de par devers un crâne, une tête... aucune volonté de l'artiste qui est le premier à les découvrir.

Cette face cachée pourrait paraître « noire » par le choix de cette couleur de prédilection dominante conjointe à cet univers mais la personnalité de l'artiste semble, en balancier, contredire cette impression d'un monde peu « aimable ». Jean-Christophe Geluck utilise l'huile sur papier de riz marouflé sur toile à l'occasion. De larges zones « raclées » donnent à ses noirs des espaces de gris de toutes nuances et laissent apparaître de larges trouées blanches donnant souffle, respiration, horizon et profondeur à cet univers qui pourrait vite paraître clos, voire inquiétant et nous cerner. L'artiste dépose son médium pour aussitôt le soustraire au support, « l'écorcher ». Des gestes proches de ceux du graveur... qui nous livre une peau malmenée sans nous révéler l'âme qui en habite l'être. Dans la plupart de ses peintures, on retrouve une constante dans un mouvement de « rotation » qui donne vie à ces sujets qui se créent au gré du pinceau. Dans certaines, un monde cosmique s'élabore sous nos yeux. Dans d'autres oeuvres, il s'agit d'un monde souterrain parfois inquiétant. Les formes naissent d'elles-mêmes, intuitivement. C'est la peinture et ses retraits qui leur donnent vie. Quelques fois l'ajout de bleu ou de rouge traité en surimpression des noirs apparaît sans toutefois modifier les préoccupations de l'artiste.

Cette peinture exprime un cri muet dans un silence sidéral et ne peut nous laisser indifférent. Notre regard cherche à identifier, s'arrête, sursaute, passe outre et revient obstinément à la recherche de signifiant. Notre cerveau s'enchevêtre à l'orée de mondes profondément ancrés dans nos mémoires mais qui semblent aux confins des possibles. Vision prémonitoire d'un artiste, à l'écoute du monde qui nous héberge où se meut une lente perdition, d'un demain où les êtres et les choses devront se réinventer et renaître avec de nouvelles énigmes? Mais n'est-ce pas le propos de chaque artiste? Une úuvre forte à découvrir absolument!

Chantal Bauwens
Glabais, novembre 2012


2012 - 22 x 19,5 cm
Photo: Jean-Christophe Geluck


2012
Photo: Jean-Christophe Geluck


Parcours

  
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